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Soins intensifs et deuxième vague :

By 3 août 2020 No Comments

La grande crainte du personnel soignant

L’association professionnelle infirmière, SIZ Nursing, a soumis une étude dans une revue américaine sur la charge de travail des infirmières en soins intensifs portant sur 100 patients COVID-19. En moyenne, une infirmière ne peut prendre en charge qu’un seul patient atteint du COVID-19. En effet, ces patients demandent plus de surveillance et des mesures d’hygiène plus strictes que les patients non infectés par ce virus. Pour rappel, un nombre trop élevé de patients par infirmière est associé à une augmentation de la mortalité à l’hôpital.

La même équipe de recherche avait déjà démontré, dans une large étude menée au sein des soins intensifs de 16 hôpitaux en juin 2019, que les normes en personnel, datant de 1998, doivent-être revues1. En parallèle de cette révision, il convient de prendre des mesures pour lutter contre la durée de carrière réduite des infirmières en Belgique qui alimente la pénurie actuelle.

La SIZ Nursing craint également une deuxième vague pendant les vacances d’été où les services travaillent en personnel réduit et les possibilités de rappel sont faibles. De plus, l’état de santé psychique du personnel soignant reste alarmant. En effet, une étude réalisée chez 4500 infirmières en mai de cette année avait montré une prévalence du risque de burnout à 70%2. Il est à noter qu’une charge de travail élevée augmente de 81% le risque de Burnout selon cette étude. Des responsables d’unités ont l’impression d’avoir une augmentation de l’absentéisme ces dernières semaines. Le personnel soignant ne semble pas prêt psychologiquement pour vivre une deuxième vague comme la première.

Afin que la profession infirmière soit écoutée, la SIZ Nursing souhaite que l’Union Générale des Infirmiers de Belgique (UGIB) soit systématiquement intégrée dans les changements liés à notre profession (ex : accord social dans les soins de santé). De plus, l’UGIB doit être concerté par les experts du COVID-19 afin d’inclure l’expertise infirmière dans la gestion de la pandémie.